Dans le groupe kallawaya opère le phénomène social de la conscience des conquêtes magiques, que la collectivité essaie de conserver comme un monopole, au moyen du mystère et du secret. Ainsi, l'existence du secret comme méthode de cohésion sociale est une spécificité de la famille kallawaya. L'esprit des morts et le secret des arts magiques ont créé chez les kallawaya un monde différent qui s'incorpore au monde de la réalité patente, établissant par ce moyen une confusion entre la réalité, la fantaisie et les désirs. C'est de cette manière que l'habitude du mystère et du secret dans le groupe kallawaya - obéissant parfois à des impératifs de survie - se transforma en actes subconscients, devenant, pour ainsi dire, un réflexe social. Cette conscience du secret est l'une des forces du groupe kallawaya, étant donné que les autres noyaux aymara qui les entourent, la considèrent plutôt comme une atmosphère où incubent tout autant les attirances opposées du bien et du mal. D'où la nécessité pour les kallawaya d'administrer leurs arts magiques avec la plus grande attention et de ne les exercer au service des étrangers qu'après avoir éprouvé leur bonne foi et leur fidélité. C'est également l'existence de cette habitude du secret qui communique aux kallawaya leur attitude de supériorité, si étrangère au milieu aymara-quechua. Parfois, la tension exercée en vue de conserver le secret peut aller jusqu'à proscrire du groupe ceux qui tentent d'assouplir ou de violer ce secret. Dans tous les cas, dans la vie sociale des kallawaya existe un fait palpable, une série d'attitudes soutenues, élevées au rang d'institution : le secret.
(Gustavo Adolfo Otero, La Piedra Mágica, Vida y Costumbres de los indios Callahuayas de Bolivia, éd; Juventud, La Paz 1950)
On comprendra mieux cette notion obsessionnelle du secret en consultant le texte suivant de Mircea Eliade.
(Gustavo Adolfo Otero, La Piedra Mágica, Vida y Costumbres de los indios Callahuayas de Bolivia, éd; Juventud, La Paz 1950)
On comprendra mieux cette notion obsessionnelle du secret en consultant le texte suivant de Mircea Eliade.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire