Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre-Mère
du 19 au 22 avril 2010 à Cochabamba, Bolivie
On se souvient du battage médiatique autour du sommet de Copenhague en 2009 et de l'échec qui a suivi : trois pages de voeux pieux, imposées à l'ensemble des délégations par un petit groupe de gouvernants arrogants. Suite à cette débacle du capitalisme vert, le président de la Bolivie avait annoncé qu'une rencontre des peuples aurait lieu à Cochabamba en 2010. C'est ainsi que, chargée comme à l'habitude de symbolisme traditionnel indigène, la cérémonie inaugurale de cette conférence mondiale, qui rassemble 20 000 participants de 130 pays, s'est déroulée hier dans la plus grande indifférence de nos medias français. Ceux-ci préfèrent disserter longuement sur les écrans de fumée, fussent-ils de cendre volcanique, plutôt que de nous parler des initiatives de cette partie du monde, sans doute trop révolutionnaires à leur goût. C'est que le pouvoir de nuisance de l'occident au regard de toute alternative est sans borne, et c'est déjà une victoire remportée contre les peuples que cette chape de silence entourant l'évènement. Des heures de télévision consacrées aux vaines discussions de Copenhague, mais pas une image sur Cochabamba dans les journaux de la grande propagande télévisuelle. C'est à peine mieux sur Internet où, à ce jour, le Google francophone ne parvient que difficilement à dépasser les 6000 occurrences, concernant cet important évènement.
Pendant ce temps, au sein des 17 groupes de discussion organisés par cette conférence mondiale, et malgré le contexte d'indifférence hautaine des medias occidentaux, plusieurs propositions voient le jour. Loin de s'orienter vers la seule tarte à la crème du "marché carbone", la conférence de Cochabamba pose des questions structurelles et dénonce le danger des solutions jusque là proposées par la vision terriblement réductrice que les pays industrialisés se font de l'écologie. A l'inverse du sommet de Copenhague, ce rassemblement cultive l'approche globale et n'évacue pas les fondamentaux que sont la bio-diversité, l'eau, l'alimentation et toutes les ressources vitales.
Rappelons les propos de l'initiateur de cette conférence mondiale et leur logique simple et censée : “Vu que nous avons de profondes divergences entre présidents, consultons le peuple et faisons ce qu’il nous dit.” A Copenhague et dans un climat de scepticisme général, Evo Morales avait annoncé par ces mots la tenue prochaine de cette rencontre alternative. Promesse tenue donc, sans se servir du thème que l'on porte dans l'âme comme d'un hypocrite argument marketing, ou une simple variable d'ajustement électoraliste. C'est le pouvoir citoyen des peuples, restés muets jusqu'alors, que le président de Bolivie souhaite interpeller, par un futur referendum mondial répondant à des questions folles et singulières qui bouleversent nos conceptions habituelles du monde :
- Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la nature en reconnaissant les droits de la Terre-Mère ?
- Êtes-vous d’accord pour changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qui découle du Capitalisme ?
- Êtes-vous d’accord sur le fait que les pays développés doivent réduire et réabsorber leurs émissions de gaz à effet de serre chez eux pour que la température ne monte pas de plus de 1 degré ?
- Êtes-vous d’accord pour transférer l’argent dépensé dans les guerres vers un budget destiné au changement climatique et qui serait supérieur à celui de la défense ?
- Êtes-vous d’accord pour la création d’un Tribunal International Pour la Défense du Climat au sein des Nations Unies afin de juger ceux qui ne respectent pas la Terre-Mère ?
Rien moins donc, qu'une reconnaissance mondiale des droits de Mère Nature, présentée comme un sujet, un interlocuteur à part entière. Rapportant les propos d'Evo Morales, le ministre des affaires étrangères et des cultes de Bolivie, Mr David Choquehuanca, également grand spécialiste de la cosmovision andine, assure qu'il est devenu plus important de parler des Droits de la Terre-Mère que des droits de l’homme. Dans la conception andine du Vivre Bien ou Sumaq Kawsay, ce sont les droits cosmiques qui prévalent sur ceux de l'homme. "Le plus important n’est pas l’humain (comme le pose le socialisme) ni l’argent (comme le postule le capitalisme), mais la vie. On vise à chercher une vie plus simple. Le chemin de l’harmonie avec la nature et la vie..." Nous voici donc aux antipodes des conceptions anthropocentriques de l'écologie.
- Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la nature en reconnaissant les droits de la Terre-Mère ?
- Êtes-vous d’accord pour changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qui découle du Capitalisme ?
- Êtes-vous d’accord sur le fait que les pays développés doivent réduire et réabsorber leurs émissions de gaz à effet de serre chez eux pour que la température ne monte pas de plus de 1 degré ?
- Êtes-vous d’accord pour transférer l’argent dépensé dans les guerres vers un budget destiné au changement climatique et qui serait supérieur à celui de la défense ?
- Êtes-vous d’accord pour la création d’un Tribunal International Pour la Défense du Climat au sein des Nations Unies afin de juger ceux qui ne respectent pas la Terre-Mère ?
Rien moins donc, qu'une reconnaissance mondiale des droits de Mère Nature, présentée comme un sujet, un interlocuteur à part entière. Rapportant les propos d'Evo Morales, le ministre des affaires étrangères et des cultes de Bolivie, Mr David Choquehuanca, également grand spécialiste de la cosmovision andine, assure qu'il est devenu plus important de parler des Droits de la Terre-Mère que des droits de l’homme. Dans la conception andine du Vivre Bien ou Sumaq Kawsay, ce sont les droits cosmiques qui prévalent sur ceux de l'homme. "Le plus important n’est pas l’humain (comme le pose le socialisme) ni l’argent (comme le postule le capitalisme), mais la vie. On vise à chercher une vie plus simple. Le chemin de l’harmonie avec la nature et la vie..." Nous voici donc aux antipodes des conceptions anthropocentriques de l'écologie.
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